Origine de l'appellation Saint Bonnet
La Vie de Bonitus
Né en Auvergne vers 623, Bonitus (Bonet) appartient à une famille aristocratique auvergnate d’ascendance sénatoriale romaine.
Dans sa jeunesse il est échanson à la cours du roi mérovingien Sigebert III , fils de Dagobert et devient un de ses hommes de confiance.
Dans le cadre d’une campagne d’évangélisation, il séjourne durant neuf années dans notre village, avant d’être appelé en 650
par le roi Thierry III au gouvernement de la Provence pour gérer « La Préfecture » de Marseille . Là il interdit la vente des esclaves et rachète tous ceux qu’il peut afin de les affranchir.
Sa personnalité, son austérité, ses qualités morales, la lutte et l'action qu'il mène contre l'esclavage lui permettent d'accéder au siège épiscopal de Clermont-Ferrand..
Partagé entre les honneurs de ses fonctions et la profonde humilité de son cœur, Bonitus se retire en l’abbaye de Mauglieu près de Sauxillanges en Auvergne pour y méditer avant d’entreprendre un pèlerinage à Rome.
A son retour en Gaule, il s’installe dans le monastère de l’Ile Barbe, érigé sur une île au milieu de la Saône en amont de Lyon, où il abandonne toutes ses fonctions et devient moine.
Il meurt entre 706 et 710 et est canonisé en 720. Par la suite les habitants de notre village lui dédient l’église et plus tard notre commune apparait sous la dénomination de « Sancti Boniti » ou « Saint Bonet » en 993, dans le testament de Raynoard seigneur des lieux.
Histoire du village
Préhistoire
Vers -4000 av J.C : Le territoire de Saint-Bonnet-du-Gard connait les premières fréquentations humaines dès le Néolithique. Des traces d’occupations ont été attestées au Cante-Perdrix et sur les hauteurs du Sablas.
L’Age du Bronze
XI -ème siècle av J.C : Premières traces de fréquentation humaine sur la colline du Marduel.
Vers le IXème siècle av J.C. : La colline du Marduel connait l’installation d’un village.
Fin du VIIème siècle av J.C : Habitats dispersés sur la colline et hypothèse d’un sanctuaire dédié au culte des héros.
La tribu celtique des Volques Arécomiques
Vers – 600 av J.C : Installation des grecques sur le littoral provençal et languedocien avec la fondation de Massalia ( Marseille ) et de nombreux comptoirs faisant accroitre la présence de marchands grecques et étrusques le long du Rhône et du Gardon. La colline du Marduel voit l’installation d’un habitat perché plus intense et durable, mais également d’un quartier bas le long du le Gardon. L’objectif de cette implantation étant de contrôler le gué qui permettait le passage du fleuve ainsi que le carrefour de routes qui s’y présentait. Début de l’influence hellénistique avec la monnaie, la céramique, les inscriptions gallo-grecques et la culture de la vigne.
Vers -525 av J.C., l’oppidum se dote d’un rempart monumental qui fait partie des plus anciennes enceintes connues en Languedoc et la colline connait une mise en place de terrasses tassées retenant des remblais de terre et de pierres sur lesquelles on bâtit des maisons en pierres derrière l’enceinte.
Vers -400 av J.C., la région est investie par une tribu celte venant d’Europe centrale, poussée à quitter sa région suite aux migrations de peuples germaniques. Il s’agit des Volques qui vont se diviser en deux groupes : les Volques Tectosages qui s’empareront d’un territoire allant des Pyrénées au fleuve Hérault et les Volques Arécomiques qui s’installeront dans notre région et qui avaient un territoire s’étalant du fleuve Hérault au fleuve Rhône. Les Volques intègrent le Marduel dans les 24 komai ( bourgs ) des Arécomiques.
Vers – 175 av J.C. L’insécurité règne dans le sud de la Gaule. Cette dernière est le résultat du conflit opposant les Salyens aux Grecs de Massalia mais aussi à la pression des Arvernes. Elle va se traduire sur le Marduel par un doublage du rempart.
Conquête Romaine et Pax Romana
En -120 , les romains s’emparent du territoire des Volques.
De -77 à -76 : Révolte des Volques qui sera écrasée par le général Pompée. Celui-ci placera leur territoire sous la tutelle de Massalia. Le Marduel garde la trace de cet aléas politique matérialisé par la construction d’un podium.
Vers l’an 10 de notre ère : abandon de l’oppidum du Marduel au profit du quartier bas située dans l’actuel hameau de Sainte-Colombe.
Milieu du Ier siècle de notre ère : Construction de l’aqueduc romain de Nemausus (Nîmes) , qui traversait notre commune.
L’Antiquité Tardive
Début du IVème siècle : Fin de la Pax Romana, début des invasions barbares et retour de l’insécurité.
408 : Les Vandales pillent la région.
Début du Vème siècle : Réoccupation temporaire de l’Oppidum du Marduel avant un abandon définitif.
470 : Les Wisigoths s’emparent du Languedoc qui devient la Septimanie.
Entre le Vème et VIème siècle : Installation d’un castrum sur la Pousterle et premier réemploi de pierres et de concrétions de l’aqueduc romain tombé à l’abandon.
Haut Moyen Age
Entre 640 et 650 : Selon les dires, Bonitus (Saint Bonnet) aurait séjourné plusieurs années dans notre village dans le cadre d’une campagne d’évangélisation.
719 : La Septimanie passe aux mains des Sarrazins.
6 Aout 736 : Charles Martel bat les Sarrazins dans la plaine de Théziers. La Septimanie devient possession des Francs.
Moyen Age Central et Tardif
Le 4 décembre de l’an de grâce 993 : Le seigneur des lieux, Reynoard, et son épouse, Provette, lèguent par testament leurs biens et possessions aux moines de Psalmodie. La liste comporte des moulins à huile, des moulins à eau et une église. C’est d’ailleurs sur ce testament qu’apparait pour la première fois la mention de « Sancti Boniti » qui a donné le nom actuel de notre commune. Les moines vont très vite y installer un monastère de par le fait que « Sancti Boniti » est idéalement situé sur la route du sel et à proximité du gué permettant la traversée du Gardon.
1244 : Rachat par le roi de France, Louis IX, dit Saint Louis, du port d’Aigues Mortes aux moines de Psalmodi. Marché coûteux qui pousse la couronne de France, plusieurs années plus tard à augmenter la taxe sur le sel appelée la gabelle. L’impôt étant différent d’une région à une autre, cela va entraîner une importante contrebande ou faux-saunage.
1293 : Procès entre Bermond baron d’Uzès, Bertrand de Roine prieur de St Bonnet, Raymond seigneur de St Privat et Raymond Cabrieri consul de Remoulins, pour délimiter les territoires de Remoulins, de Saint Bonnet et de Saint Privat.
Le 3 octobre 1312 : Le passage en bac de la rivière Gardon fut accordé aux habitants de Saint-Bonnet, moyennant la rétribution annuelle d’un pain, payée par chaque chef de maison.
1356 : Les moines gênés par la concurrence des faux sauniers érigent des tours de fortifications sur l’église pour guetter leurs faits et gestes. Au fur et à mesures des années, les tensions et combats entre les deux camps vont devenir de plus en plus rudes et les tours deviendront un moyen de défense militaire.
1363 : Face aux révoltes et pillages des Tuchins dans la région, l’idée de rénover et renforcer les remparts se fait grande. Le rempart sera finalement construit en 1370 avec l’autorisation du vicomte d’Uzès. Le tracé fut fixé par les consuls de la commune et les maisons se situant à l’extérieur du périmètre défensif furent démolies après indemnisation de leurs propriétaires.
1382 : Malgré le rempart, les Tuchins pillent le village et tuent plusieurs habitants.
Epoque Moderne
27 juin 1621 : Dans le contexte des rébellions huguenotes, Saint Bonnet vit se réunir dans ses murs des délégués catholiques et protestants. Après délibération, ils décidèrent que les laboureurs et paysans pourraient se livrer en toute sureté à leurs travaux sans qu’ils soient empêchés, faits prisonniers ou saisis de leurs bétail et outils par les soldats des deux camps.
1628 : Démantèlement des remparts de Saint-Bonnet par les troupes du Duc de Rohan dans le contexte de la 3ème Guerre de Rohan qui prendra fin l’année suivante.
20 novembre 1686 : Les Ducs d’Uzès se dessaisirent du tènement du Marduel en faveur des habitants de Saint-Bonnet et du hameau de Sainte-Colombe en faveur de Louis Virgile.
1694 : Le monastère ayant cessé d’exister et Psalmodi ayant été sécularisée, le prieuré de Saint Bonnet devint bénéfice séculier du Prévot d’Aigues-Mortes et plus tard du Prévot d’Alais (Alès)
Epoque contemporaine
1809 : Inauguration de la Fontaine Lavoir Impériale
1846 : Installation de la tour de l’horloge après plusieurs années de débats sur son lieu d’emplacement.
1881 : L’école des filles est tenue par les Sœurs de la Présentation de Sainte Marie de Bourg Saint Andéol
1er janvier 1951 : Inauguration de la croix des scouts construite par les scouts à la demande de l’abbé Séraphin Tranier, curé de Saint Bonnet du Gard qui décèdera l’année suivante.
1953 : Le héros des deux guerres et peintre de la femme, Jacques Favre de Thierrens se réinstalle dans la propriété maternelle située à Saint Bonnet du Gard le long de la rivière Lafoux.